Interview : Nicolas Ochem
- marketingdusport
- 25 nov. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 déc. 2020

Pouvez-vous vous présenter ?
Nicolas OCHEM, j’ai 49 ans, je suis issu de la première promo du master, en 1993-94. Je suis marié, et j’ai 3 grandes filles. Je suis passionné de hockey sur glace, et de bien d’autres sports ; volley, tennis, natation, ski alpin notamment. Outre le sport, j’aime la musique et l’aéronautique, notamment le pilotage avion.
Présentez votre parcours scolaire et professionnel
Après un BAC scientifique, et faisant pas mal de sport, j’ai postulé en STAPS à Strasbourg que j’ai rejoint également pour jouer au hockey, à l’Etoile Noire (qui s’appelait CSGSA à l’époque). Après la 2ème année, le cursus « management du sport » est né, sous l’impulsion de Bernard Michon, entre autres. J’ai donc « inauguré » les premières promotions de la licence, de la maîtrise (Master 1), puis du DESS (Master 2). Nous avons fondé, dès la licence, la première association d’étudiants en management du sport que nous avions appelée M3S (pour management, sport, et sciences sociales).
Mon stage de fin d’études, effectué au sein d’un groupe anglais de commercialisation d’infrastructures sportives, m’a conduit à travailler environ 2 ans à l’implantation d’une filiale française, puis j’ai rejoint Decathlon à Strasbourg sud en 1996. J’ai suivi le cursus habituel qui caractérise la grande distribution, responsable de rayon, puis directeur de magasin à Besançon, avant de rejoindre la direction régionale Grand-Est à Mulhouse en 2000, dont j’étais le contrôleur de gestion. J’ai ensuite pris la direction du village Decathlon de Mulhouse (Wittenheim), puis dirigé l’ensemble des équipes des villages Decathlon (10 sites en France, et quelques projets étrangers). Après 10 ans au sein cette équipe et beaucoup de projets passionnants, dont une expérience originale de management « libéré », j’ai décidé d’innover en partageant mon temps de travail entre trois projets distincts : je suis désormais responsable du développement et de l’immobilier sur le nord-est de la Suisse, et en Alsace et Nord Franche-Comté pour 80% de mon temps ; et je suis CFO (Chief Financial Officier = Directeur Financier) de la marque hockey sur glace du groupe qui se nomme Oroks, à 20% de mon temps de travail, ce qui rend ma mission particulièrement variée et captivante.
Où travaillez-vous actuellement et quelles sont vos missions ?
- DECATHLON France, direction immobilière, 80 personnes. Développement et affaires immobilières en Alsace et Nord Franche-Comté.
- DECATHLON Suisse, direction immobilière, 8 personnes, Développement et affaires immobilières à Bâle, Bern, Fribourg, Aarau.
- DECATHLON International, OROKS, 9 personnes, CFO (Chief Financial Officer)
- DECATHLON, leader français de la distribution d’articles de sport et n°2 mondial.
Avez-vous des objectifs/buts professionnels ?
Nous avons la chance à Decathlon d’avoir de multiples opportunités, tout ou presque est donc ouvert, et il n’est pas interdit de penser qu’une option que je ne soupçonne pas s’offre à moi, comme cela m’est souvent arrivé. Je n’ai pas d’objectif précis, je préfère attendre d’être séduit par une nouvelle expérience, un nouveau projet.
Lorsque vous étiez étudiant, vous attendiez-vous à occuper le poste que vous avez aujourd’hui ?
Pas véritablement, et je ne parlerais pas d’obstacles, mais plutôt de rencontres et d’opportunités qui orientent la carrière dans une direction qu’il est souvent difficile d’anticiper. La trajectoire me semble être un subtil mix de circonstances, d’aspirations et de compétences qui conduisent à une orientation.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le Master Marketing du Sport ? Avec du recul, que vous a apporté cette formation et les personnes que vous y avez rencontrées ?
A vrai dire, je connais mal l’évolution de la formation. Je porte a priori un regard plutôt positif, car je vois de nombreux anciens étudiants intégrer Decathlon avec succès. La formation m’a beaucoup apporté, notamment au plan théorique, et tant au niveau des compétences que des savoir-être. J’ai de très bons souvenirs des enseignants et de l’ambiance de promo.
Quelle importance accordez-vous à l’ouverture internationale, notamment la maitrise des langues vivantes dans la poursuite professionnelle ?
C’est évidement essentiel. Travaillant à et avec l’étranger, je mesure chaque jour l’importance de s’ouvrir très tôt à l’international et la nécessité absolue de maîtriser au moins l’anglais, et idéalement une seconde langue.
Avez-vous un conseil à donner aux étudiants qui aimeraient à l’avenir exercer votre métier ?
Disposer de savoir-faire très diversifiés, être curieux et organisé, avoir des qualités de négociation, de management fonctionnel, être à l’aise en public et avec des acteurs externes (politiques, media…).
Quel est votre avis sur l’évolution du marché du sport en France ?
Je pense que le marché du sport est en forte mutation, comme le commerce en général. Le point de vente ne peut déjà plus constituer le seul canal de vente, il faut absolument diversifier les modes de distribution, y ajouter des services, se rapprocher des utilisateurs, par exemple sur les lieux de pratique, avec une dimension digitale forte.
Il existe ensuite une variété de pistes qu’il faudra explorer rapidement, l’impact environnemental des produits sportifs, la seconde vie, la location, autant de projets disruptifs qui vont indéniablement bouleverser le marché du sport dans les mois et années qui viennent.
Enfin, le sport n’est encore que trop peu digitalisé sous forme de plateforme, c’est une piste incontournable à approfondir rapidement pour améliorer radicalement l’expérience utilisateur du sportif qui veut s’équiper et pratiquer.
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